Combiers prieuré de Rauzet ou Rozet, La lumière dans l'église

LA LUMIÈRE DANS L’ÉGLISE

          L’emplacement des trois fenêtres à l’est et de l’unique fenêtre de l’ouest dans les églises grandmontaines a été soigneusement calculé pour faire pénétrer la plus grande quantité de lumière possible. Les larges embrasures réfléchissent et orientent la lumière au maximum, ce qui rend superflu l’existence de fenêtres sur les côtés de la nef. Même par ciel couvert, il y a suﬃsamment de lumière durant la journée. Les fenêtres de la salle du chapitre, du réfectoire et du dortoir étaient semblables à celles de l’église, mais de plus petite taille.
          La présence des moines dans l’église au cours de la journée était régie par la succession des eﬀets lumineux. Mis à part l’évident symbole théologique des trois ouvertures de l’abside se rapportant à la sainte Trinité, lorsque la lumière du matin inonde le sanctuaire, il devient un écho du psaume 96, verset 6 « Splendeur et Magnificence sont devant Lui, Force et Gloire remplissent Son sanctuaire ».
          De même, le Bénédictus, le chant du matin, est particulièrement approprié dans ce cadre : « Le soleil levant nous a visité d’en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. » Cantique de Zacharie, Luc 1 78-79
          En fin de matinée un crescendo de luminosité s’achève par la lumière se réfléchissant sur les murs du sanctuaire, pendant que la coupole se remplit d’une clarté miroitante. À un moment qui varie avec les saisons, une colonne de lumière se déplace lentement le long de l’autel.
          Dans l’après-midi, la lumière se diﬀuse sur la voûte de la nef qui évoque la grotte bien connue des ermites. La baie de l’ouest éclaire l’oﬃce du soir, les Vêpres, et quand la nuit approche un seul rayon de lumière se déplace lentement le long du mur de la nef, vers l’autel. Quand le soleil se couche, il est temps pour les frères de quitter l’église et de se retirer au dortoir.